Après la pluie, c’est le beau temps

Crédit photo Claude Gélébart

L’histoire

L’histoire d’une rencontre insolite entre une femme solitaire et craintive et un homme divorcé, deux blessés de l’existence qui mènent leur vie de quinquagénaires entre frustrations et désillusions. Sous leurs dehors austères, leur vulnérabilité apparente, nos personnages sont pleins de ressources, à commencer par la fantaisie et l’auto-dérision.

Elle présente la météo devant sa coiffeuse pour se détendre, il écrit des vers en secret. Derrière une apparente légèreté, ce texte traite avec émotion du vieillissement, non pas sous son aspect tragique et inexorable mais sous l’angle positif de la maturité et des remèdes qu’elle apporte à nos blessures quand nous nous y attendons le moins.

Un spectacle où chacun se retrouve avec ses fragilités et ses faiblesses autour d’un texte plein d’une douce bienveillance.

Extrait

Elle : La première fois que je l’ai réellement vu, c’est quand j’ai passé la tête subrepticement au-dessus de la balustrade. Il faisait des pompes. Pas très grand, pas terrible, il m’a semblé. Ça m’a refroidie. Je me suis dit que décidément, les choses de l’amour n’étaient vraiment pas pour moi.

Lui : Il faisait beau, j’étais sur la terrasse. J’avais décidé de participer à un défi lancé sur une émission de télévision. Il fallait se filmer entrain de faire quelque chose de spectaculaire. J’ai réfléchi longtemps. Finalement je faisais des pompes en même temps que des percussions avec mes mains. Une sorte de création rythmique avec mon corps. Ce n’était pas simple. Il fallait bien s’occuper pour passer le temps.

Soudain j’ai cru voir une tête, quelqu’un qui me regardait. Je me suis cassé la figure. C’est là que j’ai compris que je n’étais pas seul à m’intéresser à ce qui se passait à côté. Je n’ai finalement pas envoyé la vidéo à la télévision.

De toute façon, depuis que je suis né, je ne gagne rien. Même le jour de la galette je n’ai jamais eu la fève. Les rois, ce sont toujours les autres.