TEXTE DE GUY FOISSY
éditions Art et Comédie, 2009
avec Zhor Tazi et Florence Kolski Mise en scène: Claude Gélébart
Musique originale: Florence Kolski
Création lumières: Philippe Séguy Affiche: Claude Gélébart
THÉATRE DE LA PASSERELLE LIMOGES
du 7 au 10 juin 2017 à 20h30
Le spectacle est une sorte de jeu de rôles, de jeu pouvoir, de possession, de déstabilisation. Ema résidente dans une maison de retraite entraine Emy, visiteuse bénévole de la maison de retraite dans une sorte de folie, dans un jeu diabolique de vrai et de faux. Ema est-elle cruelle, cynique? Perd-elle la tête ou joue-t-elle à faire semblant? Ou alors est-ce Alzheimer qui est déjà à l’œuvre? Saleté d’Alzheimer ou simplement prodigieuse libération de l’esprit? Celui à qui le cerveau joue des tours, qui nous raconte des histoires, qui se raconte des histoires n’est-il pas une sorte d’écrivain, un imaginatif compulsif qui met en scène ses fantasmes au lieu de les écrire? Et celui qui lui prête l’oreille n’est-il pas tout aussi dérangé de se laisser emporter dans ce monde chimérique? Deux beaux rôles de femmes drôles ou parfois exaspérantes, pleines de fantaisie qui, derrière un certain humour grinçant, promènent le spectateur de l’ironie sarcastique parfois désopilante au seuil de la cruauté absolue.
En nous conduisant dans l’espace incertain d’une conscience troublée, cette pièce réjouissante en dépit de son sujet nous invite à nous débarrasser de nos apitoiements sur la vieillesse et à regarder notre propre humanité avec plus de bienveillance.
Le jugement social, le regard de l’autre annihilent la personne vieillissante. C’est la société qui nous impose un âge social, âge limite après lequel nous devenons invisibles socialement. Notre culture, la bagage accumulé au fil des années devient un fardeau qui ne fonctionne plus dans le monde nouveau. Nous sommes bons à mettre au rebut. Et par dessus tout, il faut vivre avec l’idée de mourir, pourtant impensable. Il ne reste plus qu’à ruser pour ne pas se laisser envahir par l’angoisse.
Voilà les réflexions graves qui entourent ce texte. Pourtant nous partageons cette pensée de Guy Foissy « le rire est le meilleur moyen de dire des choses sérieuses ». Voilà pourquoi nous avons choisi de présenter EMY et EMA.